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Les États-Unis ont l’intention de  construire un Internet quantique d’ici dix ans

Une dorsale Internet quantique sera créée à travers tout le pays entre 17 laboratoires du département de l’Énergie. Des clés quantiques permettront le chiffrement des données qui y transiteront, pour répondre au besoin de sécurité de certains secteurs sensibles.

Les États-Unis misent plus que jamais sur le quantique. Le département de l’Énergie (DoE) a annoncé ce 23 juillet un plan d’envergure pour développer un réseau quantique à travers le pays. Un prototype fonctionnel devrait être achevé dans ce sens dans les dix prochaines années.

Ce projet est le fruit d’une collaboration entre les laboratoires nationaux du DoE, l’université de Chicago et plusieurs entreprises américaines, lancée dès le mois de février. Il fait suite à la loi sur l’initiative quantique signée par le président américain en 2018.

Un Internet sécurisé parallèle

Le dessein est de créer un réseau Internet parallèle à celui que nous utilisons tous. Sa sécurisation extrême permettrait de le dédier à des activités sensibles, comme celles du secteur bancaire, de la santé ou de la sécurité nationale.

Une première expérimentation a été créée par l’Argonne National Laboratory du DoE et l’université de Chicago. Une « boucle quantique de 83 kilomètres a ainsi été mise en place dans la banlieue de la ville ». La prochaine étape consistera à l’étendre jusqu’à Batavia, une autre ville de l’Illinois située à 128 kilomètres. À terme, les 17 laboratoires nationaux du DOE seront interconnectés de la sorte pour créer une dorsale Internet quantique.

Des clés quantiques impossible à observer

Ce type de réseau – empruntant les fibres optiques traditionnelles – permettrait de « contrôler et transmettre des informations de manière plus sécurisée que jamais », explique le DoE. Les données seront effectivement chiffrées par des clés quantiques (QKD) à l’aide de qubits. Ces équivalents quantiques des bits traditionnels sont en effet pour l’instant inobservable pour un hacker qui tenterait de les intercepter.

Dans ce cas, la clé se détruirait, dévoilant ainsi instantanément la tentative de piratage. Une nouvelle clé quantique serait alors générée et le processus recommencerait ainsi indéfiniment.
Souvent présenté comme une solution de sécurisation ultime, ce système peut toutefois être la cible de certains pirates, notamment sur les points de terminaison de fibre optique. Ce sera là aussi le but de l’initiative américaine de les sécuriser.

Les États-Unis ne sont pas le seul pays à travailler sur l’Internet quantique. La Chine est l’une des nations les plus en avance sur le sujet. Une liaison quantique a par exemple déjà été établie sur plus de 2 000 kilomètres entre Pékin et Shanghai.

Source : Forbes

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Jean-Sébastien Zanchi